Le toucher, aussi efficace qu'un antalgique contre la douleur ?
C'est la conclusion d'une étude réalisée en 2018 par des chercheurs américains et israéliens. Les scientifiques ont infligé une "douleur aiguë" à des volontaires pendant deux minutes : ils ont observé que les participants qui donnaient la main à une personne de leur choix avaient en moyenne moins mal que les autres.
En effet, lorsqu'on stimule les récepteurs de pression situés sous la peau, on augmente directement l'activité du nerf vague, ce qui déclenche des réactions chimiques dans l'organisme. Deux d'entre elles, en particulier, sont intéressantes : une hausse du taux de sérotonine (la substance anti-déprime naturellement produite par le corps) et une baisse de la substance P (molécule qui permet au corps de sentir la douleur). Ce phénomène expliquerait l'atténuation de la sensation douloureuse.
En pratique, en posture assise et au calme, posez la pulpe de trois doigts sur la peau de votre avant-bras. Lentement, suivez la direction naturelle des tissus, vers le coude ou le poignet. Ne faites pas glisser vos doigts, déplacez-les plutôt par pressions successives, un doigt après l'autre. Pendant 5 à 10 mn, restez ainsi à l'écoute de votre corps et insistez sur les points qui vous procurent le plus de sensations.
Le toucher pour calmer l'agressivité
Des chercheurs de l'université de Miami ont comparé le comportement d'enfants d'âge préscolaire vivant en France et aux Etats-Unis. Ils ont constaté que les petits américains étaient en moyenne plus agressifs que les petits français... Mais aussi beaucoup moins touchés par leurs parents. Des travaux réalisés avec des singes ont montré que les comportements violents étaient bien plus fréquents lorsque les animaux étaient privés de contacts physiques.
En effet, un toucher exercé avec une pression modérée provoque une baisse du rythme cardiaque, ainsi qu'une augmentation de la fréquence des ondes thêta dans le cerveau. Or, celles-ci sont associées au calme et à la sérénité. Attention, lorsque le toucher est léger (effleurement, chatouille), on obtient l'effet inverse et l'énervement est dès lors décuplé.
En pratique, lorsque la moutarde vous monte au nez, isolez-vous un instant, fermez les yeux et asseyez-vous en tailleur. Posez vos mains sur vos genoux, avec un toucher aussi léger qu'une plume. Lentement, laissez vos mains s'alourdir jusqu'à appuyer franchement sur vos genoux. Tenez cette posture 2 à 5 mn.
Tiré du magazine Prima
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