ça soigne (presque) tout
Positive, intense et spontanée, la joie est une formidable ressource qui diffuse ses bienfaits sur notre humeur et notre santé physique. Un atout pour vivre mieux. Profitons des fêtes pour la faire jaillir et la partager.
On parle plus souvent de plaisir, de contentement, de petits bonheurs que de joie. Et pour cause, si les enfants éprouvent spontanément - et fréquemment - cette émotion, elle a tendance à s'amenuiser en vieillissant, nos obligations, notre éducation ou nos soucis corsetant peu à peu cette capacité enfantine.
Insensiblement, nous oublions de prêter attention aux moments savoureux. C'est bien dommage, car cette émotion, aussi légère et pétillante soit-elle, est comme un exhausseur de vie. Elle nourrit notre flamme intérieure, notre force vitale, qui permet d'affronter plus facilement les difficultés auxquelles nous sommes confrontées.
Un anti-douleur et un anti-stress naturels
Face aux petites ou grandes joies, le processus cérébral, siège de nos émotions, est identique mais varie en intensité. Notre cerveau fait sans cesse des prédictions pour nous permettre de nous adapter à notre environnement.
La joie inattendue provoque une brusque et rapide montée de la dopamine (hormone activant le réseau neuronal du circuit de la récompense), de l'ocytocine (celle de l'attachement), de la sérotonine (avec baisse de l'anxiété) et des endorphines, qui atténuent la douleur. Nous ressentons alors un plaisir intense, qui s'exprime dans notre corps : accélération cardiaque, "papillons" dans le ventre, transpiration, larmes, rougeurs, rires... C'est si délicieux que nous en voulons plus.
D'ailleurs, le souvenir de ces instants précieux en réveille la perception, notre cerveau réagissant comme si nous les revivions. La joie qui, en revanche, nait du simple plaisir d'exister, d'un sentiment d'harmonie devant un beau paysage ou d'une bouffée d'amour, calme et apporte une sensation de plénitude, un "pic" de joie de vivre. Les mêmes hormones, en moindre quantité, étant à l'origine de ces ressentis. Dans les deux cas, à la différence du bonheur considéré comme un état, la joie est une émotion vive et brève, qui nous fait du bien.
4 exercices pour stimuler la joie
Comment conserver une humeur joyeuse ? Le quotidien et ses soucis ont tôt fait de nous faire perdre le sourire. Heureusement, ces petits exercices simples nous aident à voir la vie en rose... ou presque.
Respirer
Installez-vous confortablement. Inspirez et expirez en prenant conscience de mouvement paisible. Puis rappelez-vous un moment fort avec vos enfants, la beauté d'un paysage ou l'amour avec votre conjoint(e). Peu importe. Concentrez-vous quelques minutes sur les sensations de joie éprouvées alors. Doucement, reprenez contact avec la réalité. Recommencez l'exercice dès que possible.
Tenir un journal
Chaque soir, prenez le temps de noter ou de vous remémorez les évènements agréables de la journée écoulée : une bonne nouvelle, un déjeuner, un rayon de soleil... Cela aide à se focaliser sur des aspects positifs passant inaperçus dans la vie quotidienne. Lorsque l'on se livre à cet exercice, on arrive plus facilement à ne pas se laisser happer par les émotions difficiles et à s'ouvrir à la joie. A faire tous les jours.
Pratiquer le kasàlà
C'est une pratique d'auto-louange venue d'Afrique subsaharienne, qui permet de reconnaître en cous la merveille que vous êtes (Antonella Verdiani, psychologue et auteure)
Développer ses relations
Discuter, rire, mener un projet en commun... sont autant de moyens d'attraper des moments heureux. Les liens humains entretiennent la joie de vivre. Pas facile d'aller vers les autres ? Fixez-vous des défis : souriez dans la rue en croisant les gens, engagez la conversation avec un(e) inconnu(e), vous serez surpris des réactions renvoyées et du bien-être que vous allez en retirer.
Comme toutes les émotions, la joie impacte notre santé physique et mentale. De façon positive, bien sûr ! Ressentir de la joie fait baisser le niveau de cortisol, cette hormone du stress néfaste pour notre santé cardiovasculaire. Si le rire vient s'ajouter à l'instant joyeux, c'est une double projection pour nos artères, "comme celle que l'on peut obtenir avec la pratique d'une activité physique régulière". Par ailleurs, être joyeux favorise la détente - et donc le sommeil - ainsi qu'une bonne digestion, en raison du lien étroit entre notre intestin et notre cerveau. Enfin la joie renforce le système immunitaire : moins de cortisol entraîne une meilleure efficacité des lymphocytes T, cellules clefs de nos défenses.
Psychologiquement, les émotions "positives", comme la joie, nous aident à faire face aux difficultés, à résoudre les problèmes de manière innovante et adaptée à chaque situation, en nous incitant à une vision plus large qui tient compte des ressources sur lesquelles nous pouvons nous appuyer.... et à ne pas nous focaliser sur ce qui ne va pas, comme le montrent les travaux de Barbara Fredrickson, psychologue et neuroscientifique américaine, spécialiste de psychologie positive. Elles nous aident à être plus créatif, à mettre en œuvre des actions concrètes pour dépasser un problème ou à réaliser un projet. De plus, lorsqu'on éprouve de la joie, nous sommes plus disponibles pour les autres, ce qui nous permet de cultiver des relations constructives, essentielles pour une bonne santé psychologique. La joie n'est pas seulement agréable pour les sensations qu'elle procure, mais parce qu'elle nous ouvre aux autres. Lançons-nous à sa poursuite, réveillons-la en nous, faisons-en notre émotion guide.
Tiré de la revue Prima
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