Le triangle de Karpman est un modèle théorique qui modélise et explique les dynamiques de certaines relations toxiques.
En effet, il en existe une typologie assez vaste de relations toxiques et toutes ne sont pas construites sur les mêmes modèles et ne font pas appel aux mêmes mécanismes.
Dans cet article, je vous propose de découvrir les grandes lignes du triangle de Karpman. Ainsi, il vous sera possible de l’identifier et de mieux comprendre les relations qui peuvent s’installer.
Ensuite, nous déterminerons comment la sophrologie peut être utilisée pour sortir des différents jeux et casser la structure de cette relation toxique.
Les rôles du triangle de Karpman
Le triangle de Karpman, ou triangle dramatique, est un modèle théorique qui a été développé par le psychologue Stephen Karpman pour expliquer les dynamiques de certaines relations toxiques.
En premier lieu, je tiens à préciser que nous ne rentrerons pas dans les détails du triangle de Karpman. Nous nous limiterons aux principaux aspects, comme les liens entre les acteurs.
En effet, selon ce modèle, il y a trois rôles principaux qui peuvent être joués dans une relation toxique :
le persécuteur,
la victime,
le sauveur.
Le persécuteur
Dans le triangle de Karpman, le persécuteur, ou bourreau, est celui qui maintient une emprise et le contrôle sur la victime.
Pour atteindre cet objectif, le persécuteur peut être violent ou agressif. Cette violence s’exprime sous une ou plusieurs formes :
La violence physique
La violence verbale
La violence psychologique
La violence verbale repose souvent sur l’injure. À l’opposé, la violence psychologique s’exprime sous la forme de menaces plus ou moins implicites. Cependant, il existe parfois une forme beaucoup plus subtile de violence psychologique et de contrôle : la manipulation. Ainsi, pour prendre l’ascendant sur la victime, le bourreau n’hésite pas à entretenir les complexes et tout ce qui peut faire naître un sentiment d’infériorité. De même, il n’hésite pas à jouer sur les sentiments comme l'abandon ou la culpabilité. La victime La victime, quant à elle, subit les abus du persécuteur. Elle peut se sentir impuissante et désemparée. Elle peut avoir peur de quitter la relation en raison de la manipulation ou de la violence du persécuteur. L’un des difficultés de la manipulation, la victime ne se ressent pas comme telle. En effet, en entretenant le sentiment de culpabilité, il amène la victime à croire qu’elle est responsable de la situation. Ou, pire, qu’elle mérite d’être traitée de cette manière. La victime peut également se sentir attachée émotionnellement au bourreau. Elle est persuadée qu’il ne peut pas faire de mal. Ou que la situation est temporaire et qu’elle va s’améliorer. Enfin, la victime peut avoir peur des conséquences de parler ou de quitter la situation. Le sauveur Pour finir, dernier personnage de cette trilogie, le sauveur est celui qui essaie de venir en aide à la victime. Il peut être un ami ou un membre de la famille de la victime. Mais aussi un professionnel de la santé ou un membre de l’aide sociale. Le sauveur essaie de protéger la victime et de l’aider à sortir de la relation toxique. Mais j’attire votre attention sur un point important : le persécuteur joue souvent au sauveur afin de maintenir l’emprise sur la victime. Il peut se présenter comme la seule personne capable de protéger la victime ou de lui offrir de l’aide. Il arrive également que le persécuteur se présente comme la victime dans la relation. Le bourreau fait alors passer la victime réelle pour la persécutrice. Ce qui rend cette dernière encore plus dépendante et confuse, et l’empêche de quitter la relation.
Sortir du triangle de Karpman Il peut être difficile de sortir d’une relation toxique, mais cela est possible avec de l’aide et de la détermination. Pour certaines personnes, l’accompagnement d’un(e) sophrologue peut suffire à passer les principaux caps. Pour d’autres, le mal est trop profond et/ou trop ancien. Le recours à un professionnel de santé, spécialisé dans la santé mentale, reste nécessaire. Voici quelques étapes qui peuvent vous aider à sortir du triangle de Karpman et à mettre fin à une relation toxique : Reconnaître que vous êtes dans une relation toxique. Cela peut sembler évident, mais il est facile de minimiser les problèmes dans une relation ou de se faire des excuses pour le comportement de l’autre personne. Cependant, si vous êtes constamment mis à l’écart, si vous êtes témoin de violence physique ou verbale, ou si vous vous sentez manipulé ou contrôlé, il est probable que vous soyez dans une relation toxique. Prendre soin de vous. Il est important de prendre soin de votre bien-être physique et émotionnel pendant que vous essayez de sortir de cette relation. Faites de l’exercice, mangez bien et essayez de vous reposer suffisamment. N’hésitez pas à demander de l’aide à des amis et à votre famille, à des professionnels de santé ou à votre sophrologue. Créer un plan de sortie du triangle de Karpman. Sortir d’une relation toxique comme le triangle de Karpman peut être dangereux. Surtout si le bourreau exerce des violences physiques ou si vous avez des enfants. Planifiez comment vous allez vous en sortir en toute sécurité. Cela peut inclure l’obtention d’un ordre de protection ou l’accès à un lieu sûr pour vous et votre famille.
Faire appel à des ressources d’aide. Il y a de nombreuses ressources disponibles pour les personnes qui veulent sortir d’une relation toxique. Vous pouvez contacter des organisations de lutte contre la violence domestique pour obtenir de l’aide et des conseils pratiques. Avec eux vous établirez le plan de sortie vu au point précédent. Votre sophrologue ou un thérapeute ne peuvent malheureusement vous apporter qu’un soutien émotionnel et moral.
Apprenez à vous aimer et à vous respecter Sortir d’une relation toxique peut être difficile, mais c’est aussi l’occasion de se réapproprier son image et la confiance en soi. En fonction de la manipulation utilisée pour vous maintenir dans le triangle de Karpman, cette étape peut demander du temps. Se rétablir Après avoir mis fin à une relation toxique comme le triangle de Karpman, il est important de prendre soin de soi-même et de se remettre sur la bonne voie. Cette dernière étape peut demander du temps. Mais elle est essentielle à la reconstruction. Conclusions Si les principaux points exposés sont récurrents dans votre vie. Si une personne exerce une pression sur vous et que vous vous sentez piégé(e). Il est essentiel de demander de l’aide. Reconnaître la situation est l’une des étapes les plus difficiles. Mais elle est essentielle, car elle conditionne toutes les autres. Si nécessaire, votre sophrologue vous réorientera vers un thérapeute compétent et dûment qualifié, car l’aide dont vous avez besoin dépasse ses compétences. Mais cela ne met pas obligatoirement fin à votre relation. Bien au contraire ! Il arrive fréquemment que ces deux professionnels travaillent ensemble pour vous apporter tout le support nécessaire.
Article de S. Pernet
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