Le cerveau au repos est loin d'être inactif
La patience a pour base l'absence d'irritation ou l'évitement de l'embrasement et la bienveillance.
Attendre peut contrarier, ennuyer ou parfois même angoisser tant nous redoutons la confrontation à l'incertitude. Il peut émerger une réelle difficulté à attendre.
Savoir attendre suppose de moduler une réponse impulsive. Toute période en apparence inactive chaque fois que nous nous laissons traverser en journée en état d'éveil, par l'attente, la contemplation, l'inaction, sont des périodes actives à l'intérieur de notre cerveau. En effet, il est admis aujourd'hui que si le cerveau est au repos, il est loin d'être inactif. Bien au contraire, l'activité cérébrale au repos apparait assurer une contribution essentielle au bon fonctionnement du cerveau et, parmi les hypothèses, celle d'une contribution active au système de mémoire, au système des émotions et de la capacité d'adaptation ainsi qu'au système de l'introspection et de l'attention dirigée vers soi.
Eprouver l'attente, tolérer la frustration nous est indispensable pour tendre vers plus d'équilibre notamment émotionnel.
S'installer dans une pratique sophrologique, c'est chaque fois accepter de se mettre en présence des phénomènes émergents, favoriser une posture d'attente et d'observation à chaque fois nouvelle et renoncer à vouloir obtenir tout et tout de suite et sous une certaine forme. Il ne nous est pas simple d'être patient tant nos réflexes impulsifs peuvent se montrer vifs et contrôlants. Le réel peut exiger observation, réflexion et distance plutôt que de toujours dire et faire immédiatement et impulsivement.
La posture et les pratiques sophrologiques peuvent s'inscrire dans cette autre dynamique sans pour autant renoncer définitivement à la vitesse, à l'action. Tantôt l'un, tantôt l'autre. La sophrologie peut être une bonne école pour apprivoiser, expérimenter la patience véritable alliée aussi de notre quotidien.
Certes, ce n'est pas toujours facile de nous relier à elle tant le quotidien nous pousse au contraire à l'accélération. La posture sophrologique nous invite au contraire à expérimenter aussi une autre réalisation de soi-même dans une lucidité réflexive et une autre manière de se percevoir nous-mêmes. Les pratiques incluent des relaxations dynamiques ainsi que des techniques courtes qui visent l'attention et la centration en pleine conscience sur des stimuli internes, par exemple les sensations liées à notre respiration dans l'instant ou autres sensations corporelles vers lequel se centrer, et aussi sur des stimuli externes tels que l'expérience présente, le contexte actuel et ce qui le compose et comment nous nous y relions. Cette orientation de la capacité d'attention vers l'ici et le maintenant est essentielle. Apprendre à attendre, à réguler sont des clés que la posture nous enseigne de manière utile pour soi. La patience ne se confond pas avec la procrastination.
Tiré de la revue sophrologie pratiques et perspectives (Sophie Lebreton)
Comments