L'accompagnement de ce syndrome appelle des connaissances et compétences spécifiques autour de la douleur chronique rebelle impactant la qualité de vie de la personne. Selon une définition adoptée par l'OMS, la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en des termes évoquant une telle lésion.
Des travaux de recherche récents permettent de mieux comprendre cette douleur. Les mécanismes de modulation de la douleur se déroulent différemment avec la mise en évidence de réponses physiologiques différentes au niveau de la moelle épinière et du système nerveux central, le cerveau, avec en particulier une réponse dysfonctionnelle du système de régulation responsable de l'atténuation de la douleur ressentie. Une diminution des mécanismes inhibiteurs de la douleur est observée chez les personnes souffrant de fibromyalgie. Du fait de ce déficit de l'inhibition physiologique de la douleur, le patient éprouve des douleurs diffuses bien réelles avec une sensibilisation centrale.
Outre des facteurs physiologiques complexes, d'autres facteurs sont à prendre en compte tels que des facteurs cognitifs, émotionnels, comportementaux, environnementaux, génétiques, facteurs impliqués dans la modulation de la douleur.
La personne faisant l'expérience d'une douleur peut en effet développer des réponses d'anticipation cognitive et de catastrophisme, des réponses de peur plus fortes impactant significativement la perception subjective de la douleur. La dimension psychologique du syndrome fibromyalgique ne met pas en cause la réalité de la douleur vécue par la personne.
Ce syndrome appelle donc une prise en charge pluridisciplinaire tant pharmacologique que non pharmacologique. La chronicité de la douleur de type fibromyalgique impacte le corporel, le physique, le psychologique, le socio-professionnel, le familial, le conjugal et la qualité de vie de la personne.
La douleur résulte souvent d'interactions complexes entre des facteurs biologiques, psychologiques, socio-culturels et des expériences de vie avec stresseurs physiques et/ou psychologiques pouvant favoriser durablement une vulnérabilité chez la personne. Les troubles anxio-dépressifs sont fréquents. La détresse émotionnelle est grande.
La sophrologie peut contribuer avec pertinence au projet de soins par un travail autour de la relaxation musculaire ainsi que la dynamisation des ressources personnelles et de capacité d'adaptation. Elle accompagne la prise de conscience de l'unité corps-pensées-émotions-comportements. Elle permet une réactivation progressive du schéma corporel à travers l'apprentissage de la détente musculaire. La visualisation positive, la décontraction musculaire, la respiration, l'auto-relaxation peuvent aider la personne à réguler sa perception de la douleur, à modifier son empan de concentration avec une visée analgésique et relaxante. Il s'agira d'un accompagnement individuel.
Article tiré de la revue Sophrologie Magazine
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