En psychologie positive, 2 conceptions du bien-être co-existent :
Une vie heureuse, conception dite hédonique : le fait d’avoir des émotions agréables fréquentes, peu d’émotions désagréables et une certaine satisfaction de vie.
Une vie qui a du sens, conception dite eudémonique : basé notamment sur le fait de trouver un sens à sa vie et sur des processus psychologiques plus que sur un état émotionnel.
Pour comprendre les points communs et les différences entre ces 2 types de vie, Baumeister a fait une étude en 2013 sur 400 personnes.
Dans cet article, je t’ai fait la synthèse des résultats de son étude.
Et je te partage quelques outils pour accompagner les personnes vers une vie heureuse et qui a du sens.
Ce qui relie une vie heureuse et une vie qui a du sens
Dans cette étude, Baumeister observe qu'être heureux et trouver du sens à sa vie sont 2 aspects très liés.
Plus l’un augmente, plus l’autre a tendance à augmenter aussi.
Les 2 partagent entre 40% et 50% de variance commune.
Le point commun majeur entre ces 2 conceptions du bien-être est la qualité des relations sociales.
Lorsque les relations sont riches et satisfaisantes, la personne rapporte être heureuse et trouver du sens dans sa vie.
A l’inverse, lorsqu’elle souffre d’isolement ou de solitude, les deux niveaux de bien-être sont dégradés.
Les différences
Le rapport aux autres
Même si la qualité du lien aux autres contribue à améliorer autant le bonheur que le sens dans sa vie, il y a une petite subtilité :
Lorsque le mouvement est de donner aux autres : cela enrichit le sens.
Alors que lorsque le mouvement est de recevoir ou de prendre : cela enrichit plus le bonheur.
Les évènements négatifs jouent plus que les positifs
Les évènements négatifs dégradent plus fortement le bonheur que les évènement positifs ne l'améliorent.
L’impact des évènements négatifs est bien plus fort (14% de variance) que l’impact des évènements positifs (3% de variance).
Ceci peut s’expliquer par le biais de négativité, notre tendance à accorder plus de poids aux événements négatifs.
En psychologie positive, nous avons plusieurs pratiques pour pouvoir diminuer cette discrimination en défaveur des événements agréables.
Notamment en travaillant le focus attentionnel.
D’après l’étude, vivre des évènements de vie douloureux est associé à un sens élevé dans sa vie, mais à un niveau de bonheur faible.
Le rapport à nos besoins et désirs
D’après les résultats, être plus heureux dépendrait avant tout de la satisfaction de nos besoins naturels.
Cela se comprend bien, puisque nos émotions sont un indicateur de nos besoins.
Lorsqu’ils sont satisfaits, nous ressentons des émotions agréables (fierté, joie, amour, satisfaction, curiosité…).
A l’inverse, lorsque nos besoins psychologiques sont frustrés, nous faisons l’expérience d’émotions désagréables (tristesse, colère, anxiété, culpabilité, dégout…).
Pour les auteurs, trouver du sens semble plus lié à des aspects culturels qu’à nos besoins naturels.
Comme la manière dont nous avons appris à donner un sens et un caractère symbolique aux actions et évènements.
Trouver du sens semble plus complexe que le fait d’être heureux.
Car cela nécessite une construction symbolique du sens de notre vie en lien avec nos valeurs personnelles et culturelles.
Le rapport au passé, présent et futur
Le résultats indiquent qu'être heureux est plus reliés au fait d'être centré sur le présent. Alors que trouver du sens renvoi à la capacité d’intégrer les 3 temps de la vie : le passé, le présent et le futur, pour donner une cohérence et une direction globale à son existence.
Une personne qui a un sens élevé dans sa vie se projette davantage dans le futur et réfléchit plus profondément aux évènements du passé, y compris ceux qui peuvent être douloureux.
Ainsi, trouver du sens est un mouvement qui transcende le moment présent pour intégrer l’ensemble de la vie, aussi bien les événements passés que les possibilités futures.
Exemple : « marcher pour aller à l’école » est une description comportementale, locale et ancrée dans le présent, elle est peu chargée en sens.
A l’inverse, pour le même comportement, la représentation « marcher en direction de mon avenir professionnel » est plus globale, davantage centrée sur le futur et transcende le comportement pour intégrer un sens qui résonne pour l’individu.
La vie est faite de changement constant, et pour Baumeister (1991) notre volonté de la rendre cohérente et sensée est utile pour stabiliser le flux et la complexité des évènements de vie.
Il cite l’exemple du mariage qui vient stabiliser le lien conjugal, alors que les affects d’un couple peuvent grandement varier.
Le rapport à nos émotions douloureuses
D'après les résultats, la présence d'inquiétudes, de stress et d'anxiété est associée au fait de trouver du sens dans sa vie, alors que cela dégrade le fait dêtre heureux.
Les auteurs expliquent que lorsqu’on s’engage dans des activités importantes, qui comptent vraiment, cela peut générer plus de stress (comme avoir un enfant, être lanceur d’alerte…).
La plupart des gens veulent être heureux et être parents, cependant les 2 semblent en conflit, car être parent réduit le fait d’être heureux.
Baumeister propose de résoudre ce paradoxe en indiquant que les gens ne cherchent pas à être uniquement heureux, mais également à donner un sens plus profond à leur existence, par la transmission et la parentalité, qui compenserait toute perte en bonheur.
Cela indiquerait que nous sommes prêts à sacrifier notre bonheur pour des valeurs auxquelles nous croyons.
Une autre proposition pour résoudre ce conflit vient d’une étude de Nelson et al (2013). Elle indique que ce n’est pas tant le fait d’être parent en soi, mais la manière d’investir son rôle de parent qui est relié à des impacts sur le bien-être, comme le fait d’avoir un sur-investissement du rôle parental, au point d’oublier ses besoins individuels et les besoins du couple.
Le rapport à soi et aux activités
Plus on a l'opportunité d'exprimer notre identité dans les activités que nous faisons, plus cela enrichit le sens que nous trouvons dans la vie.
Cela contribue à nourrir le sentiment d’être aligné et en accord avec soi et ses valeurs.
Voici une liste d’activités qui sont les plus associés au fait de trouver un sens dans sa vie :
Pratiquer la sophrologie
Pratiquer la méditation
Acheter des cadeaux pour les autres
Se sentir créatif
Lire pour le plaisir
écouter les autres
Exprimer sa gratitude
Même si ces activités peuvent sortir du lot, c’est surtout l’adéquation entre les activités et les valeurs qui comptent.
Le rapport à l’argent
Notre niveau de bonheur est facilement dégradé par la présence de problème financier.
Cependant, cela impacte moins le fait de trouver du sens à sa vie, comme s’il était moins dépendant du contexte.
Mes besoins
Être à l’écoute de vos besoins
Être sensible à vos envies
Suivre votre intuition
Choisir ce qui vous plait vraiment
Être ouvert à la nouveauté et à l’aventure
Le sens
Qu’est-ce qui vous motive le matin à me lever ? Vous met en action ?
Qu’est-ce-qui compte le plus pour moi dans ma vie ? Qu'est-ce qui, pour moi, est important dans ma vie ?
Pourquoi et pour qui on fait les choses ? Chaque jour ?
Liste intuitive en notant pour quoi on aurait envie de dire merci sans limite
Que faites-vous naturellement tout le temps et qui fait du bien au monde ? (j’adore expliquer les choses, j’adore aider les autres, j’adore expliquer ou transmettre...)
Quelles sont le 5 choses que vous aimeriez changer dans le monde ?
Agir et accepter le plus d’expériences possibles pour ce rendre compte de ce qui plait vraiment – ou pas. Tester des métiers, des activités en prenant contact avec des inconnus. Ne vous limitez pas !
Lister ce que vous aimeriez améliorer dans votre vie. Puis lister les choses à mettre en place pour y arriver (le plus petit pas possible). Et une date d’action.
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